- prosaïser
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⇒PROSAÏSER, verbeVx, péj.A. —Empl. intrans. ,,Écrire en vers d'une manière prosaïque`` (Ac. 1878, 1935).B. —Empl. trans. Rendre prosaïque, enlever tout éclat, toute noblesse (à quelque chose ou à quelqu'un). Synon. banaliser. Aristote a précisé, prosaïsé, codifié la science grecque (MICHELET, Introd. Hist. univ., 1831, p.413). Dès cette époque elle commençait à tout typiser, individualiser (...), analyser, poétiser, prosaïser (BALZAC, Illus. perdues, 1837, p.45). La brutalité du mariage crée des situations définitives (...) Prosaïser le lit jusqu'à le rendre décent, conçoit-on rien de plus grossier? Qu'il n'y ait plus de mal du tout à s'aimer, est-ce assez bête? (HUGO, Homme qui rit, t.1, 1869, p.199).Prononc. et Orth.:[
], [-
-], (il) prosaïse [
], [-
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. Ca 1740 «écrire en prose» (J.-B. ROUSSEAU, Epigrammes, III, 6, éd. Londres [1879], p.40); 2. 1831 trans. «enlever toute noblesse, tout éclat, tout pittoresque (à quelqu'un ou à quelque chose)» (MICHELET, loc. cit.). Dér. du rad. de prosaïque formé sur le modèle de poétiser; cf. prosaiquer, 1536, COLLERYE ds HUG. Bbg. QUEM. DDL t.26.
prosaïser [pʀozaize] v.ÉTYM. 1723; prosaïquer, déb. XVIe; de prosaïque.❖♦ Vieux ou littéraire.———I V. intr. Vx.1 Écrire en prose.2 (1878). Écrire de la poésie de façon plate et inintéressante.———0 Et de même que le vin devient pour bon nombre d'intellectuels une substance médiumnique qui les conduit vers la force originelle de la nature, de même le bifteck est pour eux un aliment de rachat, grâce auquel ils prosaïsent leur cérébralité et conjurent par le sang et la pulpe molle, la sécheresse stérile dont sans cesse on les accuse.R. Barthes, Mythologies, p. 78.♦ Pron. (1845). || Se prosaïser.
Encyclopédie Universelle. 2012.